Comment légiférer le comportement des députés quand ce sont eux-mêmes qui font les lois ? C’est la question qui se pose depuis l’affaire Fillon. La semaine dernière, j’ai assisté à un incentive à Lisbonne lors duquel j’en ai discuté avec plusieurs participants. Et j’ai constaté comme ces révélations ont indigné le public. A gauche comme à droite, l’exaspération était profonde. Même ceux qui soutenaient Fillon le soutenaient avec gêne : ils étaient carrément révoltés par les méthodes de leur candidat. Cette affaire a vraiment indiqué tous les dysfonctionnements du système français. Mais le pire, en ce qui me concerne, reste la lapidation des médias que Fillon a voulu instaurer. Il ne fait plus dans la dentelle : il a joué la carte du complot, condamné les journalistes. Calomnié les journalistes est désormais une défense classique dans ce genre d’histoires : c’est une réaction infantile qui marche pourtant toujours très bien. Mais pour le coup, c’est devenu franchement inquiétant. Raffarin a invité les spectateurs à invectiver les journalistes avant le laïus de Fillon ! Nous ne sommes pas très loin du comportement d’un Donald.L’insolence à son comble ! L’essence du problème, c’est que nos élus considèrent notre pays comme une mine d’or. Les combines de Fillon mettent en évidence que personne ne régule les pratiques des parlementaires : ceux-ci jouissent d’une impunité totale. Il serait plus que temps de régler ce microcosme. Ce n’est pas impossible. Pendant des décennies, l’Elysée n’a eu aucun devoir de transparence. Je n’estime pas vraiment Sarko mais il faut lui reconnaître ce bienfait, il a fait en sorte que les dépenses de l’Elysée soit inspectée. Et depuis, chaque centime qui y est dépensé est rendu public ! C’est de cette façon dont marche une vraie démocratie pour un pays démocratique, et le moment est venu pour qu’une autorité puisse s’intéresser à le fonctionnement du parlement. Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup apprécié cet incentive à Lisbonne. L’agence qui l’a géré, si vous souhaitez organiser un événement.